Les actualités

Du 2020-08-01 au 2020-08-26

Le jardin de la mémoire

C’est en 1938 que de petites croix blanches ont été dressées sur les tombes des sœurs avec leur nom ainsi que la date du décès. Comme Sœurs de l’Immaculée-Conception, on ajoutait des fleurs d’alysson en forme de M sur les tombes. En 1976, les croix de bois furent remplacées par des monuments de granit portant le nom de la sœur ainsi que les dates de naissance et de décès. C’est en l’an 2000 que les monuments furent remplacés par des plaques de marbre.

Le 7 octobre 1941 eut lieu l’inhumation de Mère Marie-du-St-Esprit dans notre cimetière. Quarante-deux ans plus tard, le 19 octobre 1983, nous vivions alors un événement mémorable : l’exhumation des restes mortels de notre fondatrice dans un tombeau scellé à la maison de Pont-Viau. Étaient présents à cette occasion des représentants de l’archevêché de Montréal, Mgr Louis Aucoin et M. l’abbé Michel Parent, M. Jean-Louis Martin supérieur général des PME ainsi que notre supérieure générale, sœur Monique Préfontaine et son conseil de même que sœur Cécile Millette, supérieure provinciale de Notre-Dame-des-Missions et son conseil. Cette démarche officielle était requise pour l’introduction de la Cause de béatification à Rome.

Un long chemin, une longue route où nous avons accompagné à leur dernier repos nos sœurs ainsi que quelques personnes dévouées à notre institut.

Nous avons rappelé au début de cette rencontre que les restes mortels de quelques compagnes venant des cimetières de Québec, de Côte-des-Neiges, de Laval ou de Nominingue avaient été inhumés dans notre cimetière à différents moments.

Missionnaires sans frontières nous faisons maintenant le chemin en sens inverse, nous allons vivre notre dernier repos au jardin Magnus Poirier à Laval. Un lieu de beauté et  respectueux de l’environnement.

 Ici à Pont-Viau notre jardin de la mémoire prendra une nouvelle vocation… Nous construirons du neuf sur cette terre bénie où celles qui nous ont précédées ont vécu jour après jour dans l’amour et l’action de grâce.

Du 2020-07-13 au 2020-08-13

Coeurs en liberté

LIBERTÉ D’OSER...

C’était en 1840, Rosalie Cadron-Jetté, veuve depuis 1832, décide de consacrer sa vie en osant venir en aide aux mères céli­bataires, objets de jugement défavorable et de rejet par la société de l’époque. Sa mère, Rosalie Roy, était sage-femme; il y avait donc une préparation de longue date chez Rosalie pour s’aventurer ainsi auprès de ces jeunes filles en sérieuses difficultés. Il devint évident qu’il fallait un gîte pour ces femmes. Alors, c’est dans le grenier d’une maison auquel on accède de l’ex­térieur par une échelle, que se retrouvent ces filles en quête de protection et d’af­fection. Peut-on imaginer les difficultés rencontrées ? Ce qu’il en fallait d’audace pour tenir dans les tempêtes médiatiques de l’époque ! Heureusement, il y eut aussi des sympathisants. On arriva à trouver des fonds pour favoriser une meilleure qualité de vie. D’autres femmes, interpellées par cette oeuvre, se joignirent à Rosalie et, en 1848, fut fondée la communauté des Soeurs de Miséricorde, première institu­tion de ce genre au Canada. Rosalie prit le nom de Mère de la Nativité. Avec un coeur si maternel, pouvait-il en être autre­ment ? Voilà les fruits d’une liberté qui ose.

LIBERTÉ DE CROIRE EN L’IMPOSSIBLE...

Qui ne connait l’histoire d’Alfred Bessette, notre saint Frère André, et son projet dans le boisé au pied du Mont- Royal, boisé qui le fascinait quand il était portier au collège Notre-Dame, car il voyait grand. Il y voyait un oratoire pour son grand ami saint Joseph. Un oratoire où il pourrait aider les gens à prier saint Joseph, aider les pauvres, les malades; un lieu où ensemble on pourrait se recueillir, adorer, intercéder. Mais ce terrain, il fallait l’ache­ter. Et il n’était pas à vendre. Rien à faire, notre portier croit et prie. La communauté d’Alfred Bessette, les Frères de Sainte- Croix, souhaitait l’acquérir. La vente se produisit en 1904. Alors, une demande est aussitôt faite : Puis-je avoir un petit morceau de terre ? C’est pour bâtir une petite chapelle à saint Joseph. Le oui donné a ses exigen­ces; il faut voir à défrayer les coûts. Qu’à cela ne tienne, saint Joseph s’en occupera et l’oeuvre commence. La petite chapelle voit le jour, elle s’agrandit au fil des ans, s’agrandit, et s’agrandit encore, et 1967 verra la construction de sa basilique termi­née. Et voilà qu’à Montréal se trouve le plus grand sanctuaire mondial dédié à saint Joseph. Et voilà aussi que ce sanctuaire, au fil des ans également, devient un reflet de la société québécoise dans sa diversité culturelle. En effet, depuis plusieurs années, on y voit se retrouver ensemble dans une atmosphère de paix et de prière, des gens, des familles de diverses origines ethniques et de diverses confessions religieuses. De cette impossible réussite a jailli un impré­visible être-ensemble-en-l’Esprit. Surprise de Dieu !

LIBERTÉ DE PROPOSER JÉSUS-CHRIST...

Les bouleversements qui secouent la société québécoise en quasi rupture avec ses racines chrétiennes depuis plusieurs décennies posent question : comment exprimer notre foi, aujourd’hui ? La liberté intérieure expérimentée en fréquentant Jésus par l’écoute de Sa Parole, engen­dre souvent cette souffrance du coeur que Jésus exprimait à la Samaritaine (Jn 4) : Si tu savais le don de Dieu. Et suite à son enseignement, la Samaritaine de deman­der : Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus jamais soif. Ce vécu relation­nel de Jésus est inspirant. Comme Lui, sous la mouvance de son Esprit, au gré de nos rencontres fortuites, il arrive que l’on découvre parfois une recherche non expri­mée de Dieu. Proposer alors la personne de Jésus et son évangile a bien des chances d’être le chemin libérateur qu’a connu notre Samaritaine. Ça, c’est être mission­naire chez nous.

Gratitude à ces COEURS EN LIBERTÉ, véritables sources d’amour dans toute société, quelle que soit la teneur de sa laïcité.

Léonie Therrien, m.i.c.