Les actualités
Octobre 2015

Du 2015-10-29 au 2015-11-30

Missionnaire au quotidien

Depuis mon retour, la mission continue parce que la mission est là où l’on met les pieds :

- Je continue de soutenir la Fondation en Bolivie avec laquelle j’ai travaillé (en faisant des levées de fonds et par le système de parrainage).

- Ma mission est également dans mes implications dans différents groupes dont le MTC (Mouvement des travailleurs chrétiens) – Avec ce groupe, nous nous questionnons souvent sur comment faire un choix préférentiel pour les pauvres dans une société comme la nôtre.

- Ma mission principale en ce moment est mon travail. Je travaille présentement comme orthopédagogue avec les enfants en difficultés d’apprentissage.

Parfois ça peut avoir l’air insignifiant mais l’important n’est pas nécessairement de faire des grandes choses. Tout est dans le « comment » on fait les choses. Les petits gestes ont une valeur qu’on peut rarement mesurer tout comme un semeur qui ne voit pas les fruits de sa semence. Ma façon de travailler avec les enfants laisse entrevoir la joie de l’Évangile qui m’habite et j’ai confiance que cette joie a une influence sur eux.

Récemment, j’ai participé à une fin de semaine de ressourcement avec d’autres missionnaires laïques. Nous nous sommes questionnés sur :

Qu’est-ce que c’est la mission en 2016? Le pape François nous donne des belles pistes dans « La joie de l’Évangile » et ça rejoint beaucoup ma vision de la mission. Sortir de soi pour aller vers l’autre

Sortir de sa sécurité, de son confort. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, les fils de Zébédée veulent s’assurer une place auprès de Dieu comme nous qui cherchons la sécurité dans ce que nous connaissons. On accumule des biens matériels, on a des assurances pour tout et rien.

Confiance :

Pour sortir de son confort, ça prend une confiance absolue que l’Esprit Saint est à l’œuvre. Le pape François parle d’une conversion du défaitisme à la confiance et à la foi.

Comme le dit Saint Paul « Avançons-nous avec pleine assurance vers le Dieu tout-puissant qui fait grâce ». C’est Dieu qui nous envoie, il nous demande de lui faire confiance.

Discernement :

Pour discerner notre mission, il est important de prendre des temps de silence. En Bolivie, j’étais beaucoup dans l’action mais plus j’avance dans mon cheminement, plus je ressens le besoin de me ressourcer et de faire le plein pour mieux diriger mes énergies vers ceux que Dieu met sur ma route. La mission n’est jamais définitive, elle se dessine peu à peu.

Service :

Pour aller à la rencontre de l’autre, il faut reconnaitre que l’autre a quelque chose à m’apporter. Quand on parle d’aide humanitaire, on pense souvent qu’on va aller aider les gens des pays pauvres et on en tire une certaine valorisation. Le Seigneur nous demande de prendre la tenue de service, d’être présent, à l’écoute, d’accueillir ce que l’autre est dans toutes ses différences. En Bolivie, j’ai pris le temps d’observer, d’être à l’écoute d’une culture nouvelle, de me laisser surprendre et d’apprendre. Ce temps où on est simplement à l’écoute de l’autre est aussi précieux que toutes les bonnes actions que nous pouvons poser. C’est dans cette écoute qu’on peut poser un regard sur l’autre et rendre présent l’amour de Dieu. Ce qui m’amène à rappeler le thème du dimanche missionnaire mondial : « Unis dans l’amour…allons servir ». Pour moi, c’est ça évangéliser ! 

Kateri Diab

Du 2015-10-25 au 2015-11-25

Le grand métissage

Il y a de ces pays qui se marient et qui ne se sépareront jamais ! Il y a de ces cultures qui se courtisent, se rencontrent, se métissent;
l’union Québec-Haïti en fait partie. Incarnée dans des lieux où l’on partage, où l’on dialogue, où l’on décide, où l’on réalise des projets, la vie québéco-haïtienne se construit. Je vous invite à découvrir avec moi la Maison d’Haïti, un haut lieu de vie interculturelle à Montréal.


À la fin des années soixante ou au début soixante-dix, plusieurs Haïtiens et Haïtiennes sont venus s’installer au Québec. Parmi eux, on retrouve les fondatrices et fondateurs de la Maison d’Haïti. Ils ont participé activement à la création de ce grand métissage. Avec des consoeurs et confrères arrivés d’Haïti, ils ont mis sur pied, en 1972, un organisme communautaire ayant pour but d’aider les nouveaux arrivants dans leurs démarches d’immigration.


Après plus de trente années d’existence, la Maison d’Haïti offre encore de nombreux services à la population du quartier Saint-Michel; elle accueille et oriente des gens de toutes origines : Maghreb, Amérique latine, Afrique, Haïti, etc. À la Maison d’Haïti, on rencontre
des enfants, des jeunes, des adultes qui se sont inscrits aux cours de francisation, qui viennent chercher de l’aide pour leurs démarches d’immigration, pour trouver de l’emploi, pour faire leurs devoirs, ou encore pour participer aux célébrations et aux ateliers d’art. Quelques jeunes femmes y trouvent un accompagnement chaleureux et éclairant pendant leur grossesse et tout au long de la croissance de leurs enfants. Il y a aussi des patrouilleurs de rues qui interviennent auprès des autres jeunes afin d’encourager la bonne conduite et l’harmonie dans les lieux publics.


Dans ce contexte de rapports humains enrichissants, j’enseigne le français avec passion, j’accompagne de jeunes mamans et j’ai le bonheur de m’occuper des petits de la halte-garderie.


La Maison d’Haïti, c’est la maison de toutes et de tous ! On y trouve chaleur et réconfort. Elle est remplie de rires généreux, de
projets sociaux passionnants, de débats engagés !


La Maison d’Haïti, c’est votre maison, notre maison. Ici, on rencontre les siens et on se souvient du pays. Ici, on rencontre mille nouveaux visages avec lesquels on bâtit l’avenir…

Myriam Foley

Visitez le site de Maison d'Haïti


Du 2015-10-01 au 2015-10-31

Quand la fiction devient réalité

Précurseur Octobre – Novembre – Décembre 2007

Une soif qui se réveille

Pendant des années, le monde a été pour moi une étonnante séquence de statistiques et une accumulation de données. Les différences culturelles ne m’apparaissaient pas encore clairement, sauf en termes mathématiques. Ma soif de savoir s’est réveillée au contact de personnes provenant d’autres régions du monde. La fiction devenait réalité. La fraternité universelle a pris une dimension concrète et ’est développée à travers le chant choral, les cours d’espagnol, l’apprentissage des danses latines, le bénévolat dans un centre de femmes, les voyages de plus en plus loin, de plus en plus longs, de plus en plus tournés vers l’autre…

De retour dans Mon Québec, je vois maintenant le mouvement social en couleurs, si vous me permettez l’expression, dans l’optique de Nelson Mandela parlant de l’Afrique du Sud. Le Québec d’aujourd’hui, c’est une mosaïque de couleurs ethniques, de variétés culturelles, de richesses humaines.

 

Entrer dans la mêlée

Indifférents à ce changement social, les Québécois ? Ils ne peuvent l’être réellement à moins de fermer les yeux et de s’imposer une vie de reclus. À mon avis, certaines personnes ignorent qui sont les nouveaux arrivants. Les différences de culture leur font un peu peur. Plusieurs se contentent d’observer de loin, mais sans entrer dans la mêlée. C’est le temps de s’apprivoiser à la nouvelle réalité du voisinage multiculturel. La majorité des gens est prête à tendre la main à l’immigrant; elle va maintenant à la rencontre de son voisin. Il faut parfois trouver un prétexte, provoquer une occasion pour se parler la première fois et mettre un peu d’honnêteté dans l’approche. Le Québec a besoin d’immigrants pour assurer son avenir. Toute personne, d’où qu’elle provienne, peut contribuer efficacement à bâtir un monde plus juste et plus fraternel.

Marie Brassard