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Septembre 2015

Du 2015-09-16 au 2015-09-30

les AsMIC confirment leurs périphéries!

Dans la Ville des Pins (Baguio), Philippines, les AsMIC confirment leurs périphéries!

Cette seconde agape a porté sur le thème : “Habilités à répondre avec gratitude à l’envoi vers les pauvres”. Le fruit attendu est que les AsMIC :

- renforcent les liens qui les unissent et s’engagent selon la vision, la mission, la structure organisationnelle et les projets d’envergure de l’association AsMIC.

- développent des aspirations communes et des projets pour concrétiser l’appel à la mission auprès des pauvres.

Les liens d’amitié se tissent solidement quand de nouvelles amitiés se forment et que des amis de longue date jouissent des brefs mais précieux moments passés ensemble. Les AsMIC s’engagent à vivre concrètement la spiritualité d’Action de grâces en partageant avec les gens des périphéries le temps, les talents et la richesse dont Dieu les a comblés. Où se trouvent nos périphéries ? C’est ce que les AsMIC discuteront à l’aide de

leurs coordonnatrices M.I.C. Soeur Leonila Stewart qui est aussi la coordonnatrice nationale des AsMIC, accompagnera les AsMIC de Pangasinan et ceux de Manille métropolitain, et Soeur Lilia Frondoza se chargera de deux groupes d’AsMIC de Manille métropolitain dont le lieu de rencontre est l’école ICAM. Soeur Justina Villagracia, m.i.c., rencontre assidûment les AsMIC de Davao City alors que Soeur Fely Salac, m.i.c., fait de même avec les AsMIC de Mati.

Cette agape a été une belle occasion de réciter ensemble le chapelet à la grotte de Maman Marie de ‘Assumption Sabbath Place’ dirigée par les Soeurs de l’Assomption. De plus, pour la plupart des AsMIC de Mindanao, c’était la première fois qu’ils se trouvaient à Baguio; un tour de la ville était donc de rigueur pour eux. Le point culminant de ce tour a été la visite du Noviciat M.I.C., suivie de celle du Centre de retraites ‘Holy Spirit’, autrefois propriété des M.I.C. Occasion propice pour les AsMIC de s’engager à promouvoir les vocations M.I.C. afin que plus de jeunes consacrent leur vie à rendre grâces à Dieu. Pour citer les mots de notre Mère Délia Tétreault : ‘Que notre vie soit une hymne perpétuelle d’action de grâces !”

Après avoir vécu dans le Seigneur un temps de détente et de réconfort physique, psychologique et spirituel, les AsMIC quittent Baguio avec la promesse et l’espoir de se rassembler de nouveau pour une troisième Agape ! Mais avant de réaliser ce désir, ils comptent entreprendre deux projets : la rédaction d’un livre sur les Soeurs M.I.C. afin d’aider à la promotion des vocations, et l’élaboration d’un guide pratique des cours d’études afin de rendre l’éducation plus accessible à un plus grand nombre de gens.

Victoria Ledonio Yao, AsMIC

« Comme missionnaires, il ne faut pas craindre de travailler, de se dévouer, de se dépenser pour les autres. » DT

Du 2015-09-01 au 2015-09-22

Une deuxième chance

Précurseur Automne 2007

Nguyen Thi Minh Tam travaille actuellement comme technicienne de laboratoire à l’Hôpital général de Montréal qui fait maintenant partie du CUSM (Centre Universitaire de Santé McGill).

En 1975, durant la guerre du Vietnam, les communistes du Nord s’emparent du Vietnam-Sud, un état démocratique. J’ai 12 ans à cette époque et j’habite avec ma famille à Da Nang, dans le sud du Vietnam-Nord. À cause de l’invasion, ma famille fuit vers Saigon, la capitale du Vietnam-Sud.

Après la victoire du Vietnam-Nord, mon père, mon beau-frère et d’autres officiers sont internés. Ma famille est marquée d’un drapeau rouge et placée sous surveillance par les autorités gouvernementales au pouvoir. C’est la fin de la démocratie au Vietnam.

Nous restons sept ans à Saigon, puis ma soeur et moi, nous nous évadons sur un bateau de pêche en route vers la Malaisie. C’est très risqué ! En pleine mer, des centaines de boat people sont victimes de pirates ou d’accidents, mais c’est la seule façon possible de fuir le régime communiste.

 

Du camp de réfugiés…

au Canada !

La traversée dure quatre jours. On nous place dans le camp de réfugiés Pulau Bidong. Nous sommes heureuses : Dieu nous a protégées et Il nous donne une deuxième chance de vivre en liberté. Chaque jour, le camp reçoit un ou deux bateaux remplis de réfugiés en provenance du Vietnam-Sud. Nous vivons entassés dans des maisons de fortune construites par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés ou dans des huttes que les réfugiés ont eux-mêmes construites. Pour aider les autres, j’enseigne bénévolement l’anglais aux réfugiés pendant que ma sœur s’occupe des enfants du camp.

La vie est simple et nos besoins essentiels sont comblés. Les réfugiés vivent unis et s’entraident de multiples façons. Ma soeur et moi passons deux mois dans ce camp, anxieuses de notre avenir… Quel soulagement lorsque nos noms apparaissent sur une liste de réfugiés acceptés par Immigration Canada : nous allons bientôt rejoindre notre frère déjà à Montréal depuis deux ans !

 

Rebâtir ma vie au Canada

Ayant pour bagage le nécessaire et surtout notre optimisme, ma soeur et moi sommes chaleureusement accueillies au Canada. Petit à petit, je me suis adaptée à sa culture et à son climat. Le Canada, c’est maintenant… ma deuxième patrie ! Il m’a acceptée, m’a donné la chance de rebâtir ma vie et de recevoir tous les avantages d’une citoyenne canadienne, ce dont je suis profondément reconnaissante. Quant à notre père, nous avons eu la joie de l’accueillir au Canada en 1990, après 13 longues années de camp de concentration.

En repensant à tous ces événements, je réalise que ma famille et moi avons été en tout temps sous la protection de Dieu. Comme mes démarches pour accéder à la liberté ont pris fin ici, au Canada, je me suis orientée vers une nouvelle voie : celle du service des autres. Dans le bénévolat, j’ai trouvé une manière signifiante de me rapprocher de Dieu et de témoigner de son Amour en faisant route avec les autres sur le chemin de la vie.

Nguyen Thi Minh Tam

Du 2015-08-15 au 2015-09-15

Le précieux carnet

Après le départ des missionnaires, je feuillette à nouveau, avec maman, le précieux livret. Puis, maman me dit : Si tu veux, je vais mettre ton beau carnet en sécurité et je te le remettrai quand tu seras grand. La séparation fut pénible, mais je consentis ... Toutefois, je suivis maman allant porter mon trésor dans un endroit sûr. C'est dans la commode de papa, sous une pile de mouchoirs, que mon carnet échoua. Par la suite, quand maman était absente, j'en profitais pour rendre visite à mes petits amis chinois. Il fallait faire vite, comme à la dérobée. Montée sur une chaise, je parvenais à atteindre mon but et à replacer les choses parfaitement. C'est ainsi que je grandis. Une fois par an, les Sœurs du Précurseur venaient nous parler des enfants de Chine. Le lien entre le carnet et la visite des missionnaires se prolongea tout au long de mon cours au primaire. À 15 ans, l'appel se faisant  de plus en plus pressant, je demandai à maman d'entrer chez les Missionnaires de l'Immaculée-Conception. Elle fut surprise ... et je n'ai pas eu le oui que j 'attendais. Plus tard, je compris pourquoi.

J'eus enfin le bonheur d'être admise au noviciat le 8 août 1942. J'avais 19 ans. Durant ce temps de formation à la vie religieuse, mon rêve continua de grandir. En 1945, proposition étonnante: Nous pensons à vous pour la mission de Chine. Vu la situation explosive de l'Asie à ce moment, mon départ est reporté. Il me faudra attendre près de 20 ans avant de partir pour Taïwan. Je passerai 32 ans avec mes amis chinois à Taïwan et à Hong Kong. Je travaillerai quelques années auprès des petits de notre maternelle de Guanshi. Je serai toujours attentive à ce que ces enfants peuvent vivre dans le secret de leur coeur... leurs peines, leurs joies et aussi leur relation personnelle déjà profonde avec Jésus. Je pense spécialement au petit Chen Yung Yi qui aimait tant venir prier dans notre chapelle ... Conduit pas à pas vers la foi chrétienne, il est prêtre aujourd'hui.

J'ai un sentiment d'émerveillement et de reconnaissance quand je laisse monter tous ces souvenirs. La simple visite de deux religieuses missionnaires m'aura aidée à trouver le chemin de ma vie.

Sr Jeannette est décédée à Pont-Viau en 2012 à l’âge de 90 ans.