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Septembre 2019

Du 2019-09-27 au 2019-10-15

Une deuxième chance

Du camp de réfugiés… au Canada !

La traversée dure quatre jours. On nous place dans le camp de réfugiés Pulau Bidong. Nous sommes heureuses : Dieu nous a protégées et Il nous donne une deuxième chance de vivre en liberté. Chaque jour, le camp reçoit un ou deux bateaux remplis de réfugiés en provenance du Vietnam-Sud. Nous vivons entassés dans des maisons de fortune construites par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés ou dans des huttes que les réfugiés ont eux-mêmes construites. Pour aider les autres, j’enseigne bénévolement l’anglais aux réfugiés pendant que ma soeur s’occupe des enfants du camp.

La vie est simple et nos besoins essentiels sont comblés. Les réfugiés vivent unis et s’entraident de multiples façons. Ma soeur et moi passons
deux mois dans ce camp, anxieuses de notre avenir… Quel soulagement lorsque nos noms apparaissent sur une liste de réfugiés acceptés par
Immigration Canada : nous allons bientôt rejoindre notre frère déjà à Montréal depuis deux ans !

Rebâtir ma vie au Canada

Ayant pour bagage le nécessaire et surtout notre optimisme, ma soeur et moi sommes chaleureusement accueillies au Canada. Petit à petit, je me suis adaptée à sa culture et à son climat. Le Canada, c’est maintenant… ma deuxième patrie ! Il m’a acceptée, m’a donné la chance de rebâtir ma vie et de recevoir tous les avantages d’une citoyenne canadienne, ce dont je suis profondément reconnaissante. Quant à notre père, nous avons eu la joie de l’accueillir au Canada en 1990, après 13 longues années de camp de concentration.

Nguyen Thi Minh Tam

En repensant à tous ces événements, je réalise que ma famille et moi avons été en tout temps sous la protection de Dieu. Comme mes démarches pour accéder à la liberté ont pris fin ici, au Canada, je me suis orientée vers une nouvelle voie : celle du service des autres.
Dans le bénévolat, j’ai trouvé une manière signifiante de me rapprocher de Dieu et de témoigner de son Amour en faisant route avec les
autres sur le chemin de la vie.

Du 2019-09-20 au 2019-09-30

FEMMES EN CHEMIN

De Nazareth à Aïn Karim, du Fiat au Magnificat, pèlerine de la foi et du OUI total au projet de Dieu, elle part. L’amour qu’elle porte, a forme d’action de grâces et, dans le silence de son coeur, dessine les jaillissements d’un Magnificat. Un chant, une prière, une danse, tissés à même l’histoire de son peuple, entrecroisés des désirs de son coeur et de ceux de son Dieu. Le silence fait mûrir la Parole. La fécondité et la beauté du Magnificat naissent d’un recueillement profond sur le chemin qui mène à la montagne.

La joie de Marie est débordante, contagieuse, bouleversante. Elle est habitée d’un Dieu de bonheur et de sourire. Marcheuse infatigable, elle porte dans son baluchon de pèlerine, la carte routière de l’action de grâce qui donne sens à son voyage. Sur ton passage tu répands l’abondance (…), tout chante et crie de joie. (Ps 65,12-14)

Elles avaient à peine 20 ans. Elles s’appelaient Délia, Joséphine, Thérèse. Elles étaient portées, envoyées par un rêve qui les dépassait, donnait goût de vie à leurs gestes quotidiens; des rêves pétris de joie, de partage et de solidarité, des rêves d’amour et de liberté.  S’étant levées, elles partaient pour toujours, avec pour seul bagage un OUI dont, à la manière de Marie, elles ne connaissaient pas toute la portée. Avec au coeur une folle confiance et toute l’ardeur de leurs jeunes années; au nom de l’Amour venu sceller une alliance, elles ont foulé le sol d’ici et d’ailleurs : Chine, première terre de notre premier envoi. Joyeusement, elles irriguèrent des champs dont elles ne virent pas toujours les récoltes. Les obstacles jonchant leurs parcours ne les décourageaient pas. Elles faisaient face patiemment, courageusement et même en chantant, tant était forte leur assurance en Celui sur qui elles avaient tout misé. Amoureusement Marie guidait leur main pour planter quelques fleurs dans le grand jardin de l’humanité.

 Jour après jour, les années s’ajoutant aux années, le champ de la mission faisait éclater les frontières, et bien d’autres peuples les accueillirent dans leurs maisons et dans leurs coeurs. Joies, peines, souffrances, bonheur, dans la guerre ou dans la paix, une note appelant l’autre, une symphonie prenait naissance et faisait chanter les coeurs. Avec Marie pour compagne, elles écrivaient leur aujourd’hui sur une portée de louange. Comme un prisme capte la lumière, elles étaient là coeur et mains ouvertes, réceptives et accueillantes à leur Dieu et aux cris de leurs frères et soeurs, laissant tout jaillir en couleur de Magnificat. À leur insu, elles écrivaient l’histoire, elles préparaient la route de tant d’autres qui, au moment voulu, joindraient leurs efforts et leur amour à celui de leurs devancières. Ensemble, femmes en marche, portées par un chant d’action de grâces, elles nous ont tracé la route et aujourd’hui nous invitent à prendre le relais.

 Marie et Élizabeth : deux femmes tendues vers l’avenir de leurs entrailles, deux femmes qui portaient en elles un mystère ineffable, un miracle merveilleux. Comme Marie et Élizabeth, comme notre Fondatrice Délia et les soeurs MIC d’hier, aujourd’hui et demain, nous sommes conscientes d’être porteuses d’une mission commune, de collaborer ensemble à un projet grandiose qui nous enthousiasme, nous fait louange. Nous sommes femmes et avec Marie, lieu de gestation de la nouveauté, sein du futur, terrain de l’avènement de Dieu. Hier, en passant par aujourd’hui, se fraie un chemin vers demain. Il nous appartient, comme autrefois à nos sœurs MIC, d’oser prendre le risque. La force de la vie, de Sa vie, jaillira dans le cri d’une nouvelle naissance.

Comme Marie, nous pouvons demander : Comment cela se fera-t-il ? mais aussi comme Marie, nous pouvons partir en hâte sûres de Sa présence et plus encore de Son amour. Même si, pour certaines, le poids des ans rend la marche un peu plus lourde, le coeur n’a rien perdu de l’audace de ses rêves. Qui mieux que Marie du Magnificat peut nous inciter à révéler les merveilles de Dieu dans l’aujourd’hui de ce temps ? Celui qui a commencé cette œuvre excellente, ne nous ouvre-t-il pas d’autres horizons et comment pourrions-nous douter de Sa présence à nos côtés pour en poursuivre l’accomplissement ?

À Sara qui riait l’ange a répondu : Y a-t-il rien de trop merveilleux pour le Seigneur ? (Gn 18,14)

À la question de Marie l’ange a répondu: Rien n’est impossible à Dieu. (Lb 1,37)

C’est pour toi et pour moi que ces mots ont été écrits.

Oserons-nous y croire…

Avec Marie, avançons résolument sur le chemin de la mission.

Du 2019-09-01 au 2019-09-20

Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création

Qu’elle soit douce ou salée, turquoise, bleue ou transparente, à l’état liquide, solide ou gazeux, calme ou agitée, l’eau constitue l’élément indispensable pour tout vivant ici même sur terre. Se présentant sous plusieurs formes, elle fait face de nos jours à de graves pénuries dans certains pays ou à des pollutions de toutes sortes. Même si sa capacité d’autoépuration est remarquable, l’être humain dépasse les limites de son exploitation et de son utilisation. Voici un texte qui explique le traitement que l’homme réserve à la nature. Il a été écrit à la fin du XIXe siècle :

«Qu’on abatte les arbres quand c’est nécessaire, mais qu’on cesse d’anéantir les forêts. Toutes les forêts russes gémissent sous les coups de hache, des millions d’arbres sont perdus, les bêtes et les oiseaux quittent leurs refuges, les rivières baissent et se dessèchent, les plus beaux paysages disparaissent à jamais ? Tout cela parce que l’homme paresseux n’a pas le courage de se baisser pour ramasser le combustible qui traîne. »                     

— Anton Tchekhov, L’homme des bois

Nous devons mieux répartir les ressources sur la planète, c’est un besoin fondamental de plusieurs populations humaines qui est mis en cause. L’extrait suivant du Laudato Si du Pape François (numéro 30) le met en relief: « En réalité, l’accès à l’eau potable et sûre est un droit primordial, fondamental et universel, parce qu’il détermine la survie des personnes, et par conséquent il est une condition pour l’exercice des autres droits 4 humains. Ce monde a une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable, parce que c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable. »