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Janvier 2020

Du 2020-01-18 au 2020-01-25

Semaine de prière 2020 pour l’unité des Chrétiens

Dans l’Évangile de Jean, le Christ prie pour ses disciples avant d’aller à la croix. Il demande que ses disciples « soient un », comme lui et le Père sont un, « pour que le monde puisse croire » et avoir la vie en son nom (Jean 17). L’unité chrétienne occupe ici une place centrale en ce qui a trait à l’essence même de l’Église, ainsi qu’à sa mission et à son témoignage.

De nos jours, nous vivons des divisions même si nous aspirons à l’unité promise et commandée par le Christ. La longue et souvent douloureuse histoire du Christianisme a mené à la séparation de nos églises pour des raisons théologiques, liturgiques et politiques. De nombreux Chrétiens s’efforcent maintenant, tout en respectant notre diversité, de guérir ces divisions à compter du dialogue œcuménique, d’action en commun et d’établissement de relations. Ils se rassemblent aussi en vue de prier pour l’unité, se joignant au Christ dans sa prière vers le Père.

La célébration mondiale de la Semaine de prière pour l’unité des Chrétiens est à la fois la graine et le fruit de cet effort en vue d’une « unité dans la diversité ». Ce temps de prière, de réflexion et d’échanges amicaux en commun invite les Chrétiens de différentes traditions à approfondir leurs relations, ainsi qu’à vivre et à témoigner ensemble tout au long de l’année.

Du 2020-01-10 au 2020-02-20

Shanghai hier et aujourd’hui

La chute de Shanghai

L’arrivée au pouvoir d’un gouvernement communiste vient bouleverser tout le pays. Shanghai se voit subitement sombrer dans l’obscurité et la peur. Une attaque massive contre l’Église catholique marque le début de l’ère de persécution et de martyre. Nos parents se réfugient à Hong Kong, comme beaucoup d’autres. Ils espèrent y reprendre une vie nouvelle avec nous. Mais dès 1951, les communistes ferment toutes les sorties du pays : mes deux frères et moi sommes forcés d’y rester. Adieu la sécurité du foyer familial ! J’ai alors 6 ans; mes frères, 10 et 16 ans. Malgré notre désarroi, Dieu reste présent et Il nous protège grâce aux soins généreux et affectueux de notre parenté qui, en dépit de sa propre misère, nous abrite et pourvoit à nos besoins essentiels.

Comme l’Église est sous surveillance, la pratique de notre foi devient un défi et un danger ! Je suis témoin de la foi invincible de mon peuple qui, avec courage, marche à la suite du Christ jusqu’aux camps de concentration et à la prison. Très jeune, je réalise que sans la foi, la vie n’a aucun sens, mais qu’avec la foi, personne ne peut ravir notre paix, notre liberté et notre joie intérieure, même au milieu des persécutions ! Les chrétiens vivent les Béatitudes… en vérité et en totalité ! Avec mes frères, j’ai été témoin de l’arrestation de notre évêque, le Cardinal Kung : un événement qui a marqué toute ma vie ! Il m’a fait comprendre encore mieux ce que signifie suivre le Christ et porter sa croix. Ce fut là, peut-être, le début de mon désir de consacrer ma vie au Christ !

Rêver l’impossible

Le Seigneur sait rendre possible ce qui ne l’est pas. En septembre 1957, avec l’aide de notre parenté, nous avons pu nous rendre à Hong Kong. Les premières personnes à nous accueillir ? Les Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception ! Le Seigneur  m’ouvrait la  voie vers un avenir où je deviendrais partie prenante du rêve de Délia Tétreault. Dix ans plus tard, je répondais joyeusement oui à l’invitation du Seigneur à travailler dans sa vigne avec les MIC !

Mon retour à Shanghai

De retour à Shanghai pour la première fois en 1981, j’ai été profondément attristée de voir mon peuple qui vivait dans une misère pire que celle d’autrefois. Shanghai était dans un état de délabrement avancé. La plupart des églises avaient été détruites, transformées en marchés ou en abris provisoires. Mon église paroissiale St. Peter était devenue un musée. La situation donnait envie de pleurer car les gens marchaient dans la noirceur, le coeur vide d’espoir. Mes cousins et cousines étaient revenus chez eux malades, privés d’éducation; ils n’étaient pas préparés à intégrer le marché du travail.

J’ai visité beaucoup de catholiques qui avaient souffert des années d’emprisonnement avant d’être libérés. Ce qui m’a le plus touchée ? Aucun d’eux ne s’est plaint de ses souffrances; tous vivaient dans la paix et la sérénité. Dieu n’a jamais quitté son peuple malgré ces années de désolation ! Je suis repartie avec un mélange de joie et de tristesse…

Shanghai aujourd’hui

Comme le phénix qui renaît de ses cendres, la ville de Shanghai s’est relevée ! En octobre 2007, j’y suis retournée. Cette ville est vraiment splendide ! Des conditions de vie meilleures ont redonné espoir à ses citoyens. Mes parents ne souffrent plus; la plupart d’entre eux jouissent d’une vie assez confortable.

Les églises sont en voie d’être restaurées, même si elles sont encore soumises à des restrictions. Le nombre de croyants augmente d’année en année ainsi que les vocations sacerdotales et religieuses. Lors de ma visite à l’église St. Peter, j’ai été surprise d’assister à une messe en langue anglaise qui regroupait des Occidentaux, des Philippins et des Chinois. Les semences de la foi jadis jetées en terre portent encore des fruits à travers ceux qui ont survécu aux persécutions et qui continuent de transmettre à d’autres le feu sacré de l’Amour divin. Pour combien de temps encore ? L’avenir le dira !

Le diocèse de Shanghai : 400 ans !

Comme le diocèse de Québec, le diocèse de Shanghai a célébré, lui aussi son 400e anniversaire de fondation. Des diocèses jumeaux, fondés la même année par des missionnaires français ! Il n’est donc pas étonnant que je me sois tellement sentie chez moi en me joignant aux Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception.

Cecilia Hong, m.i.c.