
Les actualités
Octobre 2020
Du 2020-10-26 au 2020-11-26
La migration forcée et la culture de la rencontre
Jésus a dit : « j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli » (Mt 25,35). Par ces mots, il nous invite à accueillir les personnes migrantes et réfugiées, et à cheminer avec elles.
Le cardinal Luis Antonio Tagle, président de Caritas Internationalis, nous rappelle quant à lui que Jésus lui-même a dû prendre la route à plusieurs reprises au cours de sa vie : « Dans le sein de Marie, il a fait le chemin de Nazareth à Bethléem. Tout jeune enfant, il est allé chercher refuge en Égypte. Prédicateur, il a parcouru les routes de Galilée. Et lors de ce qui semblait devoir être son dernier déplacement, il a dû monter au Calvaire en portant la lourde traverse d’une croix.
Pourtant, ce qui semblait être la fin du voyage de Jésus n’était en réalité qu’un commencement. En sortant du tombeau, le Christ a fait éclater les frontières de ce que nous pensions savoir. En ressuscitant des morts, il nous a invités à faire rouler les pierres qui obstruaient notre coeur et notre imagination, et à partager le chemin les uns avec les autres – en particulier avec les personnes les plus vulnérables, comme celles qui sont contraintes à la migration. »
Notre foi nous enseigne que chaque personne a une valeur et une dignité intrinsèque, et que tout le monde a sa place dans notre monde. C’est pourquoi l’enseignement social de l’Église a pour fondement la dignité humaine et nous rappelle que nul n’est au-dessus des autres : créée à l’image et à la ressemblance de Dieu, chaque personne humaine a le droit inaliénable de mener une vie digne.
Cette année, nous vous invitons à propager une culture de la rencontre en partageant le chemin. Comme le souligne le cardinal Tagle, « il n’est absolument pas nécessaire d’accomplir des choses extraordinaires et extravagantes pour changer la vie des gens. De petits gestes, des gestes quotidiens, posés avec sincérité, sous le signe de la compréhension et de la compassion, peuvent avoir des conséquences extraordinaires. » Prenez le temps d’aller à la rencontre des personnes migrantes et réfugiées ; à travers cette expérience, vous rencontrerez aussi Jésus Christ.
« Nous sommes toutes et tous des migrants en ce monde ; nous ne faisons que passer. »
– Cardinal Luis Antonio Tagle, président de Caritas Internationalis
Du 2020-10-26 au 2020-11-26
Au fil du temps
![]() Recherches : Marie-Paule Sanfaçon, m.i.c. 1920 Délia Tétreault vient de lancer la revue Le Précurseur dans le but de promouvoir et d’informer sur l’oeuvre des missions. Les MIC sont en Chine depuis 1909, leurs récits arborent le langage du coeur et du temps.
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Chine, Canton - Le zèle des soeurs missionnaires Un jour, par une chaleur écrasante, Soeur Marie-Louise Chevrette (des Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception de Montréal) arrivait à la crèche païenne de Saî Koan toute trempée de sueur. Au gardien qui en faisait la remarque, elle répondit que les soeurs étaient trop pauvres pour circuler par la ville autrement qu’à pied, mais qu’elles supportaient volontiers fatigue et chaleur pour procurer aux âmes des petits moribonds un bonheur sans fin. Une femme d’allure singulière se mit à suivre la religieuse et lui dit : Suivez-moi, je vous prie. La femme la mena par des ruelles sombres jusqu’à une chambre étroite, véritable trou noir où la Soeur put apercevoir un bébé couché sur un grabat infect. C’est mon enfant, dit la païenne; voilà depuis longtemps qu’il ne sourit plus et qu’il refuse de manger. Versez sur lui votre eau sainte pour qu’il soit heureux, lui aussi; car, pour venir à pied de si loin, par une telle chaleur et sans vouloir d’argent, il faut qu’il y ait là du surhumain. Quand l’enfant fut ondoyé, un radieux sourire parut sur ses lèvres, et la mère, toute joyeuse, sûre qu’en effet cette eau donnait le bonheur, remercia la religieuse.
Le Précurseur, Mai 1920, p. 11-12 |
1930 Les MIC sont arrivées au Japon en 1926. Elles ont à s’adapter à de nouvelles coutumes et, en hiver, les maisons ne sont pas chauffées… |
Japon, Naze, 10 novembre 1930 - Lettre de Sr Madeline Maillet Notre maison est tout à fait japonaise avec ses nattes de paille, ses portes aux carreaux de papier, etc. Elle compte 81 nattes (une natte a 3 x 6 pieds) ce qui, pour les Japonais, constitue une grande maison, mais le tout n’est peut-être pas aussi grand que votre salle de travail. En hiver, les maisons n’ayant pas de système de chauffage, ne garantissent guère du froid : on commence à y geler au mois de novembre et le dégel ne se produit qu’à la mi-avril. Notre chère Soeur Supérieure en a particulièrement souffert l’hiver dernier, ayant eu des engelures aux mains et passé des nuits sans sommeil. Au mois de septembre, nous avons commencé à donner des koshukwai, c’est-à-dire des cours qui durent environ trois semaines, un mois, selon les annonces faites. Celui de français a eu lieu du 15 septembre au 4 octobre etdans le moment, nous en avons un de tricot. Avec les jeunes filles qui les fréquentent, nous espérons avant longtemps former un cercle ayant pour but de venir en aide aux pauvres.
Le Précurseur, Mars-Avril 1931, p. 103 |
1940 La Seconde Guerre mondiale a eu de profondes implications pour la communauté internationale. Plusieurs millions de vies ont été perdues à la suite de cette guerre. Les missionnaires à travers le monde ont souffert aussi de ses implications…
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Chine, Léproserie de Shek Lung - Le fléau de la guerre par Alfred Fabre, M.E.P. de Paris Les bombes s’abattirent le 21 novembre 1938; morts et blessés pullulèrent. Les soeurs de Shek Lung se multiplièrent pour opérer le sauvetage. Les défenseurs de l’asile choisis parmi les lépreux ne purent tenir contre l’assaut des mitrailleuses. Et le pillage fut mené plusieurs jours, plusieurs heures durant. La poitrine, la tête des Soeurs eurent aussi contact avec le revolver. On leur ravit et le voile et la guimpe, leur chapelet, leur crucifix, leurs médailles, leur anneau, c’est ce qui leur fut le plus pénible d’être ainsi dépouillées de leurs insignes d’épouses du Christ. Et leur maison fut vidée, elle aussi, de tout son contenu : machine à coudre, habits, literie, leur bibliothèque passa dans les paniers des bandits. Jusqu’à leurs lettres les plus intimes, leurs cahiers de retraite qui furent la proie du pillage.
Le Précurseur, Novembre-Décembre 1940, p. 731 |
Les MIC sont aux Philippines depuis 1921. Spécialistes dans l’éducation, elles reconnaissent dans les attitudes des étudiants les répercussions d’un climat de guerre. |
Manille, Iles Philippines - Académie de l’Immaculée-Conception Au commencement de juin, notre gente écolière nous revenait, insouciante et joyeuse. Trois cent cinquante inscriptions étaient enregistrées. C’est dire que ce sont autant d’âmes qui s’ouvrent à nous pour recevoir la semence de vérité. Cette enfance pétulante, terrain fertile en bonnes comme en mauvaises herbes, nous laisse parfois entrevoir ce qu’elle nous réserve pour l’avenir. Ceux-ci ont des aptitudes très prononcées pour la guerre, maniant avec dextérité des couteaux de poche ou des simili-fusils. Ceux-là, plus pacifiques, savent commander le respect et en imposer à leurs camarades. Ces derniers sont pour nous des auxiliaires précieux pour le maintien de la discipline.
Le Précurseur, Mars-Avril 1941, p. 117 |