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Octobre 2022

Du 2022-10-12 au 2022-11-12

POUR QUE LA VIE EN SORTE GAGNANTE

Ma vie et les médias qui en font partie me rappellent quotidiennement qu’il y a présentement pas mal de monde dans les fossés, que ces fossés sont de plus en plus  diversifiés, profonds, et que les soigneurs/ Samaritains sont en nombre insuffisant. Les  soigneurs « officiels » et leur admirable compétence sont toujours là pour les grandes catastrophes de la Vie, mais il y a ces multiples « petites catastrophes » au jour le jour, malheureusement oubliées, dont l’importance négligée se transforme parfois en grandes catastrophes. Alors je m’interroge sans accuser personne : se pourrait-il que la famille soit un lieu d’apprentissage efficace et privilégié qui pourrait permettre à ses membres autant d’éviter de vilaines blessures que de porter secours à celles et ceux abandonnés dans le fossé ? Les familles sont-elles conscientes qu’elles sont, un peu comme Jésus, des pédagogues de première ligne pour initier leurs membres à l’art de porter attention et à celui d’utiliser l’huile de la tendresse ?

LE BUT DE  L’ÉDUCATION

Qui mieux que la famille est bien placée pour développer chez ses enfants la façon de s’approprier, de savoir attendre sans être crispé, d’entendre la souffrance cachée dans les mots de l’autre, de tenir le coup même si ça saigne, de partager; qui mieux que la famille est bien placée pour « enseigner » à ses enfants l’importance de reconnaître humblement ses forces et ses limites, de chercher sans cesse la vérité, d’apprécier le silence et la solitude, de pardonner, de servir en premier lieu le plus affaibli, d’être attentif à son environnement. Comme le disait Simone Weil citée par le théologien québécois décédé André Naud : Il faut faire attention à l’attention. L’attention est la présence éveillée à l’autre : c’est le but de l’éducation. La famille est un lieu  d’apprentissage à l’attention. À une époque où tout est mis en oeuvre pour nous distraire et nous divertir, qui, sinon la famille, osera humaniser notre société centrée sur le moi, moi, moi ? Un moi qui, parce que distrait, ne voit pas les fossés et risque de s’y ramasser un jour. Qui l’en sortira ? Jésus n’a proposé aucun modèle familial, mais il a cherché à sensibiliser son entourage à la présence et à l’importance des petits enfants afin que la Vie en sorte gagnante. Et la Vie en sortira gagnante non pas si le déficit zéro est atteint ou si les églises sont remplies à craquer, mais si la société s’humanise et que les familles deviennent des lieux d’apprentissage de l’attention et de la tendresse. Qu’apprenons-nous présentement à nos enfants ? À quels messages les exposons-nous ? Vers quoi dirigeons-nous leur attention ? À qui les confions-nous ? Quel temps leur accordons-nous ? Et quel est le contenu de ce temps accordé ?

 

AU PLUS FORT LA POCHE

De nos jours, les dirigeants des pays de notre planète font des choix inquiétants qui mettent la Vie en échec et l’empoisonnent à petites doses : armement, pollution, monopoles, intimidation, dictatures, OGM, compétition effrénée... Nombre de jeunes sont devenus incapables de croire que les autres peuvent les regarder et se comporter envers eux avec respect, générosité, amitié, esprit de coopération ou avec une volonté d’exister et de faire ensemble.... On a l’impression que nous avons tous perdu confiance dans les institutions collectives. Pour que la Vie en sorte gagnante, les familles devront être soutenues de mille façons pour redevenir des pédagogues qui initient leurs membres à l’art de faire attention à l’autre et d’utiliser l’huile de la tendresse. La société qui est la nôtre efface de plus en plus la solidarité : c’est une société de marché basée sur la concurrence, la rivalité et la compétition. « Au plus fort la poche ! » Quand se vit la solidarité, « chaque membre se sent, par elle et grâce à elle, conforté dans la sécurité de son existence ». Voilà le vrai défi des familles d’aujourd’hui... le modèle familial à diffuser est très secondaire.

André Gadbois

Du 2022-10-04 au 2022-11-04

Un frigo SUR LE PARVIS

Anita : Comment as-tu découvert ce frigo-partage ?

Suzanne : En passant avec notre club de marche, ma soeur Diane et moi avons été intriguées d’apercevoir un frigo sur le parvis de l’église. Nous avons constaté qu’il était vide. Depuis, chaque semaine, nous apportons des denrées périssables ou non aux gens qui ont faim. De plus, dans une armoire extérieure, on peut déposer des articles utiles. Les bénéficiaires de ce service sont très reconnaissants ! Nous prenons toujours le temps de les rencontrer, de les écouter et de leur parler. Je me rappelle souvent cette pensée de Mère Térésa : Ce qui compte ce n’est pas ce que l’on donne, mais l’amour avec lequel on donne. C’est une belle mission !

 

Anita : Tu es membre des Associés Missionnaires de l’Immaculée-Conception (AsMIC). Ce groupe de laïcs veut vivre la mission selon le charisme de Mère Délia Tétreault dans l’Action de grâces mariale. Dis-moi, d’où te vient cet intérêt pour la mission ?

Suzanne : Mon côté missionnaire a toujours été très fort et cela depuis mon enfance. Je rêvais d’aller en mission chez les petits Chinois que l’on faisait baptiser. Au fil des ans, j’ai réalisé que ma mission était ici, à Québec, avec ma famille d’abord, et les personnes que je rencontre sur ma route. Le pape François nous dit que l’évangélisation se fait de personne à personne. De plus, nos parents nous ont appris à partager lorsque nous étions jeunes... cela se transmet ! À mon tour, comme grand-mère, parfois mes petits-enfants m’accompagnent. Je suis fière de les voir prendre l’initiative de partager des aliments ou des jouets. Je vois cela comme les fruits de mon engagement. Une pensée du pape François confirme mon expérience. Il écrit : Je suis une mission sur cette terre et pour cela je suis dans le monde 1.

 

Anita : Merci, Suzanne de ce témoignage ! As-tu un dernier message pour nos lecteurs qui  célébreront le centenaire de la revue en 2020 ?

Suzanne : Je pense à Mère Délia qui nous invitait à semer le bonheur à pleines mains. Elle croyait très fort que c’est le pain qui manque le plus sur notre pauvre terre 2. De plus, quand j’ouvre ma garde-robe ou que je suis dans un centre commercial, je me pose la question de Pierre-Yves McSween : En as-tu vraiment besoin 3 ? C’est une façon de résister à la société de consommation et de continuer à m’engager auprès de ma famille et dans mon entourage au nom de ma foi qui est soutenue par la spiritualité d’Action de grâces de mon groupe AsMIC.

 

Du 2022-09-04 au 2022-10-04

L’esprit MIC en Amérique du Sud

Le miracle s’est accompli. Les deux groupes, l’un à Santiago, la capitale, et l’autre à Ancud, sur l’île de Chiloé, existent toujours et continuent de se réunir régulièrement. Ils vivent avec enthousiasme la spiritualité d’Action de grâces qui les aide à être missionnaires dans leur quotidien. Unis à la communauté des MIC, c’est avec joie et reconnaissance qu’ils reçoivent les communiqués de notre supérieure provinciale et vibrent aux grandes fêtes chrétiennes et communautaires comme la Pentecôte, Noël et Pâques.

Comme je suis missionnaire en Bolivie, pays voisin du Chili, j’ai la joie de visiter les deux groupes d’AsMIC chaque année et de retrouver, ainsi, ma belle terre de mission et les amis connus et aimés. Sr Nancy Campos, m.i.c., rencontre aussi parfois les AsMIC du Chili lorsqu’elle rend visite à sa famille qui vit à Ancud. C’est une grâce d’approfondir avec eux le charisme MIC et d’être témoin de leur engagement. Je m’émerveille chaque fois de la reconnaissance et du beau souvenir que les membres de ces groupes gardent des soeurs avec qui ils ont travaillé. L’esprit missionnaire de Délia continue d’animer le peuple chilien !

 

Gisèle Lachapelle, m.i.c.