Numéro Avril-Mai-Juin

Sommaire

Ensemble allons de l’avant

 - Editorial - Passer du je au nous – Marie-Paule Sanfaçon, m.i.c.

- Une recette de canoteur – Suzanne Labelle, m.i.c.

Un jour ou l’autre, m’a-t-il dit, la vie pose question à chacun, à chacune. A-t-elle un sens ? Si non, aussi bien en rester là ! Si oui, il fait bon la
considérer comme une grande et belle aventure, comme une randonnée en canot, en somme ! Où nous mènera-t-elle ? Comment savoir ?

Si la vie est une grande aventure, essayons de ne pas nous y égarer, en ayant bien en vue dès le départ où nous voudrions qu’elle nous conduise. Certains diront : Au néant, ou peut-être : Je ne sais pas. D’autres : À un au-delà dont personne n’est revenu... ou d’autres, hélas moins nombreux de nos jours : À Dieu... peut-être... ou mieux : À Dieu, j’en ai la conviction.

Celui qui étonne – Marie Nadia Noel, m.i.c. et Ghislaine Parent, m.i.c.

Parler à la fois de culture japonaise et de christianisme n’est pas chose facile. Il faut aller à tâtons. Pourtant au coeur même d’une pandémie qui déstabilise et remet tout en question, notre Dieu continue de se faire proche, de nous révéler qu’il est celui qui étonne. Oui, l’Esprit de Dieu poursuit son oeuvre partout dans le monde. Il est arrivé au pays du Soleil-Levant bien avant nous.

Les religions font partie intégrante de la culture du Japon. Les nombreux temples ou sanctuaires présents dans les rues de ses villes masquent
cependant une réalité qui nous semble complexe à appréhender. Car il n’y a pas deux mais plusieurs religions qui cohabitent, se divisent en différents courants et s'influencent les unes les autres.

Survivre à la longue nuit des 500 ans – Maurice Demers

C’est dans les années 1990 que les Québécois se sont réellement éveillés à la question des droits autochtones, d’abord avec la crise d’Oka et
ensuite avec les échos internationaux de la lutte des zapatistes au Mexique. Un plus grand respect envers ces peuples s’est dès lors manifesté, menant entre autres à l’accord historique de la Paix des Braves conclu en 2002 entre le Québec et les Cris. Mais on n’émerge pas indemne du colonialisme subi par les autochtones durant les cinq derniers siècles...

Tel un grain de sénevé – Micheline Marcoux, m.i.c.

Fragile de santé, mais forte de sa foi et de son espérance en Dieu, la jeune Délia porte humblement en son coeur une intuition qui la mènera sur des chemins inédits. D’un rêve d’enfance où des blés se transforment en têtes d’enfants de tous horizons, de ses lectures de revues missionnaires au grenier familial, ou encore de la visite de missionnaires dans son patelin, la semence de sa vocation religieuse et missionnaire prend racine et portera du fruit à son heure.

Sa recherche de la volonté de Dieu sur sa vie n’a pas été sans tâtonnements ni souffrances. En 1883, elle fait une expérience spirituelle déterminante dans son cheminement : Un soir..., il m’a semblé que Notre-Seigneur me disait que je devais plus tard fonder une Congrégation de femmes pour les missions étrangères, et travailler à la fondation d’une semblable Société d’hommes, d’un Séminaire des Missions-Étrangères sur le modèle de celui de Paris...

dossier | 100 ans au service de l ’Évangile

Il y a 100 ans dans la société québécoise, plusieurs jeunes, femmes et hommes, rêvaient de consacrer leur vie au service de l’Évangile et de la Mission. Avec joie, nous soulignons le centenaire de la fondation de la Société des Prêtres des Missions Étrangères. Les textes suivants témoignent du lien de communion et de mission reliant nos deux fondations.

Le centenaire de la Société des Missions-Étrangères – Éric Desautels

Le centenaire des prêtres des Missions-Étrangères du Québec mérite certainement d’être souligné et remémoré. Ils ont joué un rôle fondamental dans l’essor de la flamme apostolique au Canada. Pourtant, la mise sur pied d’un séminaire des Missions-Étrangères a été un travail difficile et de longue haleine. Dès 1889, le responsable de la Propagation de la Foi à Rome, le cardinal Giovanni Simeoni, rencontre l’archevêque de Montréal, monseigneur Édouard-Charles Fabre, pour discuter du projet. Il fait de même avec le cardinal Elzéar-Alexandre Taschereau l’année suivante. En parallèle, le délégué apostolique au Canada, le cardinal Diomede Falconio, réfléchit lui aussi à la possibilité de mettre sur pied un tel séminaire et d’étendre l’apport canadien dans le monde. Les évêques de l’époque ont toutefois quelques réticences. En 1914, Délia Tétreault obtient l’autorisation de monseigneur Paul Bruchési afin de promouvoir la fondation d’un séminaire des Missions-Étrangères. L’idée fait peu à peu son chemin.

Un échange qui se continue – Paulette Gagné, m.i.c.

Soeur Délia savait qu’il fallait des prêtres pour apporter le secours des sacrements aux religieuses et travailler avec elles à la mission de Jésus Christ. Dès les débuts, M. l’abbé L.A. Lapierre fut nommé aumônier à notre maison mère et depuis combien de prêtres PMÉ ont travaillé avec les MIC durant les guerres en Chine, à Cuba, en Asie, en Amérique latine, s’entraidant de différentes façons.

Au noviciat de Pont-Viau dès ses débuts, que de P.M.É. ont aidé à la formation des jeunes religieuses, futures missionnaires ! Ceux-ci venaient enflammer ces jeunes, leur donner la soif de partir pour proclamer la Bonne Nouvelle dans les pays lointains.

Que de grandes fêtes missionnaires ont enrichi nos deux Instituts, priant, réfléchissant ensemble ! Aux Philippines, une religieuse formait les cuisiniers des prêtres canadiens pour qu’ils puissent leur préparer des mets du terroir et en particulier du bon sucre à la crème. Que d’encouragements de part et d’autres ont permis à plusieurs de continuer la route durant les guerres qui coupaient toutes correspondances entre les pays !

En cette année jubilaire de leur fondation, nous voulons remercier ces missionnaires au coeur de feu pour leur précieuse et fidèle collaboration

Un air de famille harmonisé à la mission – Lucie Gagné, m.i.c.

La Société des Missions Étrangères, à mon humble avis de MIC, pourrait s’apparenter à un air de famille harmonisé à la mission, jailli d’un coeur grand comme le monde vibrant aux harmoniques de l’action de grâces mariale.

Cette attrayante mélodie, chantée à temps et à contre temps par notre Vénérable Fondatrice Délia Tétreault, s’est petit à petit infiltrée comme
un ver d’oreille au sein de la conférence des évêques du Canada francophone qui décidait en 1921 de la fondation de la Société des Missions Étrangères.

Il y a 100 ans cette année que ses membres, prêtres et laïques, sont au service de l’Évangile sous divers cieux, toujours soucieux de courir le risque de la rencontre au service de l’Évangile.

Collaboration PMÉ et MIC – Marie Josèphe Simard, m.i.c.

Parler de collaboration PMÉ et MIC remonte à très loin. En effet on pourrait dire que cela a débuté dès la fondation des PMÉ. Par la suite l’engagement missionnaire, qui nous a placés dans les mêmes pays et diocèses, a donné lieu à maintes collaborations pastorales et sociales. Aujourd’hui je m’arrêterai à l’association MIC-PMÉ dans le cadre de ce que nous appelons « Projet Avenir de la Province-Marie-Reine-du-Monde ».

C’est à l’automne 2018, que le nouveau conseil de la province MIC du Canada, prend conscience de la diminution des effectifs de même que du vieillissement des soeurs et de la charge administrative que cela implique alors que nous n’avons pas de relève au pays. Le Canada étant le lieu de fondation de l’Institut, nous demeurons la province mère pour les compagnes venant des différents pays où nous travaillons. Bien sûr qu’il y a une belle relève dans la plupart de ces pays et si nos compagnes viennent au Canada c’est pour la mission et non pour prendre soin de nous alors que nous avançons en âge.

En conséquence c’est avec courage et détermination que la province met sur pied un comité, formé de laïcs et de religieuses, afin de réfléchir sur notre avenir, comme groupe communautaire vieillissant.

Mot de la supérieure générale – Delia Regidor, m.i.c.

Je félicite chaleureusement les membres de la Société des Missions-Étrangères de la province de Québec à l’occasion du 100e anniversaire de leur fondation. Le thème choisi, « COURIR LE RISQUE DE LA RENCONTRE AU SERVICE DE L’ÉVANGILE (1921-2021) », reflète votre véritable identité missionnaire. Au cours de vos 100 ans de présence missionnaire dans de nombreuses régions du monde, en particulier aux Philippines et dans d’autres pays de mission où les Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception ont été vos partenaires, nous avons été témoins de votre apport au service de l’Évangile auprès des gens. Vous avez pris des risques en parcourant collines et montagnes à la rencontre des personnes pour annoncer l’amour du Christ et en témoigner.

Une démocratie en péril... Des jeunes s’engagent – Monique Fortier, m.i.c.

9 novembre : Cent cinq membres du Congrès sur cent trente votent pour la destitution pour Incapacité morale permanente de M. Martin  Vizcarra, président de transition de la République du Pérou. Il a remplacé le président élu en 2019, M. Pedro Pablo Kuczynski. Ce dernier a démissionné suite à une accusation de corruption. M. Vizcarra est lui-même sous investigation pour un délit de corruption. M. Manuel Merino, président du Parlement, le remplace et prête serment le 10 novembre.

Le Pérou est déjà en crise économique en raison de la pandémie. Une grande partie de la population croit que M. Vizcarra gérait la pandémie au meilleur de ces circonstances. Sa destitution a eu l’effet d’une bombe dans la population. Plusieurs experts voient ce renvoi comme un délit constitutionnel. La cour devra en décider d’ici quelques jours.

Le présent de l’avenir – Natalie Gendron

La pandémie de COVID-19 a restreint plusieurs de nos libertés. Oui ! Ces efforts quotidiens, ces horaires même qu’elle nous a imposés, qu’elle a fait naitre en nous ! De nouveaux efforts face à une nouvelle réalité plus que jamais partagée par le plus et le moins fortunés, mais qui  pourtant étaient voisins.

C’est l’aube d’une nouvelle collectivité éclairée. Elle s’active. La mer était calme, voilà qu’elle s’éveille ! Voilà que l’autre, notre prochain,  evient
de plus en plus important. Une intention... de survie, presqu’autant centrée que l’égoïsme, cette fois, nous porte vers cette nouvelle génération
en besoin : la nôtre. Pour mon bien, il me faut le bien de l’autre.

Je suis là pour vous – Carole Guevin

Ayant suivi diverses formations qui me préparaient à accompagner des personnes seules et malades, j’ai décidé de m’engager comme intervenante en milieu rural auprès d’une clientèle vulnérable vivant des situations difficiles. Étrangement, deux ans auparavant, alors que je me trouvais à l’église de la municipalité de Yamaska, une affiche avait attiré mon attention : c’était l’annonce d’un poste qui correspondait à ma personnalité, à mon expérience de travail et à mes aspirations personnelles. Intervenante de milieu, un vrai clin d’oeil de mère Délia !

 

PASSER DU JE AU NOUS

Dans mon jeune temps, mon père nous chantait souvent du folklore québécois, entre autres Envoyons d’l’avant, nos gens. La vie était dure sur les chantiers et ce chant ranimait l’ardeur des draveurs. Les revues de 2020 nous encourageaient à ressusciter l’espoir pour mieux vivre la pandémie, celle de l’hiver offrait une étoile nommée espérance pour tenir bon. Aujourd’hui, nous sommes ensemble pour aller de l’avant. Le pape François nous incite à passer du je au nous, parce que nous sommes dans la même barque et nous sommes tous appelés à ramer ensemble, un rêve de fraternité et d’amitié sociale

Un proverbe africain dit : Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin. En canot comme en kayak, la synchronisation est un élément clé pour gagner la course, non ? Plus les coéquipiers sont sensibles les uns aux autres, plus la force est grande. La synergie permet de ramer, d’aller plus loin. Autrement dit, plus la force est grande, plus les chances de réussir à se synchroniser sont grandes. Créons cette synergie entre nous pour vaincre les obstacles qui se dressent sur nos chemins et raviver ce désir universel d’humanité.

Au début du siècle dernier, la vénérable Délia Tétreault avait compris l’importance de cette synergie pour travailler d’un seul coeur au service de l’Évangile. Sous l’inspiration de l’Esprit Saint, elle soutint auprès des évêques de l’Église canadienne la possibilité de fondation d’un séminaire pour les missions étrangères. Aujourd’hui nous sommes heureuses de souligner le centenaire de cette fondation en partageant quelques témoignages d’une mission accomplie ensemble. Dans tout cheminement, l’important c’est de croire à l’objectif que nous voulons atteindre, qu’il y ait pandémie, difficultés ou autres, il faut avancer, se donner la main et marcher ensemble au-delà des divisions, des conflits raciaux ou politiques. Dieu est toujours à l’oeuvre ! Marcher selon ses convictions, rester accroché à ses rêves malgré les pressions sociales qu’on peut subir de toutes parts. Dire comme Carole : Je suis là pour vous ! Semer la joie et l’espoir sur le chemin de la vie. C’est ce que les Prêtres des Missions Étrangères et les Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception essaient de vivre chaque jour dans la mission que Dieu leur réserve.

Ensemble, nous sommes solidaires les uns les autres pour faire de notre aujourd’hui, l’oeuvre de Dieu.

Marie-Paule Sanfaçon, m.i.c.

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