Numéro avril-mai-juin-2015

Sommaire

(Vol. 58, no2, /Avril*Mai*Juin 2015)

Rubrique

Vie spirituelle

Construire des ponts  — André Gadbois

Construire un pont pour réunir deux rives est un défi. Pourtant réunir, n’est-ce pas le but de la vie ? Le pont fait surgir du neuf, renouvelle la réalité.

Il y a quelques jours, tout à fait par hasard, j’ai rencontré Christiane, une grande amie de l’époque de nos 20 ans. Quoi de neuf ? lui ai-je demandé après l’avoir chaudement embrassée. Rien ! Lasse, fatiguée, toujours sur le point de pleurer. Retraite ennuyante... Les temps sont durs et les amis sont rares. Elle m’a parlé de Jean-Marc qu’elle a revu, perdu dans la rue... qui ne voit rien d’intéressant autour de lui : rien de bien nouveau car les gens sont craintifs au contact de personnes qui ont fait du temps en prison. Est-ce relié à la pollution ? Reste que plusieurs marcheurs et marcheuses peinent ces années-ci à voir briller des étoiles dans leur vie. Autrefois  autour d’un feu de camp, hiver comme été, nous étions nombreux à prendre le temps de chanter notre foi dans les étoiles alors  qu’actuellement des larmes lourdes et tenaces brouillent les rêves et l’espérance d’un grand nombre. Rien de neuf, toujours la même routine dégueulasse. Des promesses non tenues. Des contrats déchirés. Des riches qui font la piastre et des pauvres qui marchent à genoux. Pas de pont entre les deux... parfois une étroite passerelle en corde sur laquelle il est impossible d’admirer longtemps  l’agréable rivière. Une passerelle pour souffler un peu.

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Témoignages

Il fit pour moi des merveilles, Suzanne Gervais AsMIC

Le « quoi de neuf ? » invite à nous raconter. Il ouvre au dialogue. Dans l’histoire qui suit, « quoi de neuf ? » n’est pas une question banale. Elle retrace le parcours d’une guérison exceptionnelle, pour ne pas dire miraculeuse.

Rien ne laissait présager à Nicole Gravel, associée aux Soeurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception, qu’une infection allait prendre des proportions qui provoqueraient une hospitalisation de 6 mois, dont un mois aux soins intensifs. Mois au cours duquel l’équipe médicale dut se rendre à l’évidence que Quelqu’un, quelque part, veillait sur cette patiente intubée, dialysée, oxygénée, gavée, et transfusée.

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Jeunes

Renouveau printanier — Émilien Roscanu

Le printemps est le moment de l’année qui symbolise le renouveau par excellence. Au fur et à mesure que les journées rallongent, l’obscurité fait place à la lumière, la neige fait place à l’herbe verte, le vent du nord fait place à cette chaude brise annonciatrice d’un temps plus clément. Rapidement, les premiers bourgeons apparaissent et, bientôt, les premières feuilles parent les arbres de leur vert éclatant de vitalité. Le règne animal est également de la partie. Les oiseaux migrateurs reviennent du sud tandis que certains mammifères se réveillent de leurs longs mois de torpeur. Nous ne pouvons être indifférents à ce renouvellement de la nature tout entière qui s’effectue sous nos yeux. Cette période de l’année devrait nous servir d’inspiration pour ne pas être de simples spectateurs de cette renaissance, de ce renouveau de la vie. Elle devrait être une occasion d’y prendre part activement en s’interrogeant sur
ce que l’on peut changer, ce que l’on peut améliorer chez soi afin de pouvoir évoluer au-delà de ce que nous sommes, tant individuellement que collectivement.

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Racines du passé - Marie-Paule Sanfaçon, m.i.c.

Pendant près de 40 ans, les MIC veillent sur les lépreux et lépreuses de l’île Saint-Joseph, leur procurant nourriture, hébergement, soins et réconfort. Après avoir surmonté quantité d’obstacles, les quatre dernières soeurs sont expulsées par les communistes en juin 1952.

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Dossier

QUOI DE NEUF ?

Des projets novateurs - Estelle Fontaine, m.i.c.

Missionnaire à Madagascar de 1966 à 2010, Sr Estelle Fontaine, m.i.c., a d’abord servi dans l’enseignement. Au moment de la révolution en 1972, elle était directrice du collège
de Morondava. Elle prit vite conscience de la capacité des Malgaches d’assumer la direction de leurs propres écoles. Elle comprit qu’il lui fallait trouver un autre terrain de mission.

Un Centre d’Éducation permanente des Adultes
De mes contacts avec des parents de nos élèves aux prises avec des problèmes conjugaux et familiaux, j’ai saisi l’importance de poursuivre ma mission par une présence plus  professionnelle auprès des adultes. Après des études en psychologie, je me suis sentie appelée à servir dans un Centre d’éducation permanente des adultes, à la capitale Antananarivo.


Hong Kong, Tak Oi : décisions et exigences - Rosetti Lau, m.i.c.

À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive.

En 2014, la communauté entière de l’école Tak Oi a vécu un moment rempli de grâce qui l’a réengagée sur la voie du plan d’amour éternel de Dieu. Fondée et dirigée par les MIC depuis
1970, l’école Tak Oi éduque les jeunes filles de 12 à 18 ans dans une région nommée Tsz Wan Shan, ce qui veut dire Montagne du nuage miséricordieux. Grâce à la passion et au travail des pionnières MIC, des professeures et du personnel, l’école est branchée sur les valeurs chrétiennes et plus particulièrement sur celles de l’évangile comme L’AMOUR ET LA VÉRITÉ, les mots mêmes de la devise de l’école. Malgré un pourcentage d’élèves catholiques toujours très bas (16 catholiques pour 816 élèves), la formation des jeunes filles a toujours été la priorité selon les valeurs chrétiennes.

Face au miroir - Louisa Nicole, m.i.c.

J’ai toujours aimé « Le franc-parler du vieux Médée »1. Il en est un dans lequel il parle de « l’envers d’une broderie ». Ça vous dit quelque chose ? L’envers d’une broderie n’est pas toujours beau à regarder, mais s’il n’y avait pas d’envers, y aurait-il cet endroit que vous admirez ? Quand je me vois dans mon miroir et que mes rides m’effraient, je me plais à penser que je vois l’envers de mon visage. Pas facile de le tourner à l’endroit, n’est-ce pas ?

Du côté de ma mère, des oncles et des tantes avaient un gros nez. Ma mère nous disait avec sagesse : Un gros nez ne dépare pas un beau visage. Même si je n’ai jamais aimé plus qu’il ne faut les « gros nez », et que je me suis réjouie d’avoir été exemptée de cet héritage, je me suis efforcée de voir ce qu’ils cachaient au-dessus ou en dessous : des yeux magnifiques, pétillants d’intelligence, ou simplement beaux parce que pleins de douceur et de bonté, et une bouche aux dents impeccables ou encore un sourire affable, radieux. Il nous faut donc savoir regarder au-delà de ce qui attire d’abord notre attention. Et si les rides cachaient elles
aussi une beauté insoupçonnée !

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À propos des MIC

Ces petits riens tout neuf, Clémence Trudel m.i.c.

Inspirée par le thème de la revue, Sr Clémence accepte avec joie de partager avec nous le riche vécu de sa vie illuminée par ce qu’elle appelle « des petits riens tout neufs ».

Une interrogation revient à chacun de mes anniversaires : Qu’est-ce que cette année m’apportera de nouveau ? Je vais donc faire « un pèlerinage à reculons »1 selon l’expression de notre pape François, où chaque changement dans ma vie m’apparaît comme une étoile qui s’allume, un petit rien tout neuf. Je me remémore une enfance heureuse, dans le calme de la campagne abitibienne avec ses courses dans les champs l’été, les jeux dans la neige l’hiver, la petite école du rang pour le cours primaire, l’église pour la messe le dimanche.

À la découverte de nouvelles réalités - Ditma Luz Trocio, m.i.c.

Mon travail de missionnaire m’a éloignée de mon pays, les Philippines, pendant plusieurs années, sauf pour de courtes visites. Revenue définitivement depuis peu, j’ai réalisé, une fois installée, les changements qui s’étaient produits au fil des ans. Je dois maintenant m’habituer à de nouvelles situations.

Combien de fois nous arrêtons-nous à penser que les amis, la famille et les membres de la communauté ne seront pas toujours là pour nous ? Depuis mon retour au pays, j’ai constaté la disparition de plusieurs personnes que j’avais connues et avec lesquelles j’avais partagé tant de choses. Elles reposent maintenant en paix tandis que je dois apprendre à vivre avec
leur absence.

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Un pas de plus

Quand l’équipe éditoriale s’est réunie pour réfléchir sur le thème de la revue, nous étions loin de penser que le neuf serait aussi dérangeant.

Le 11 septembre 2001 et maintenant le 7 janvier 2015, les événements ont bousculé notre quotidien, la paix est rompue. On se  demande ce que nous réserve l’avenir. Pourquoi tous ces actes de violence ? Pourquoi ne pas respecter l’agir de l’autre et sa liberté de penser ? Un instinct de domination et de pouvoir brise les relations et tient le monde sous tension. Est-ce une mauvaise  compréhension des messages religieux ? Le pape François nous rappelle : Dieu n’est pas catholique. Dieu appartient à tous et ce qu’il  veut, c’est le règne de l’amour dans le respect de chacun. Dans son discours sur la paix, le 1er janvier dernier, le pape François fait réfléchir sur notre vocation en tant qu’être humain : L’homme étant un être relationnel, destiné à se réaliser dans le contexte de  rapports interpersonnels inspirés par la justice et la charité, il est fondamental pour son développement que soient reconnues et  respectées sa dignité, sa liberté et son autonomie.

C’est cela le neuf. Le regard positif fait découvrir la bonté des coeurs, bâtit les ponts entre les personnes, entre les cultures, se fait  tout à tous, s’émerveille des petits riens tout neufs, encourage la jeunesse à se prendre en mains, célèbre avec les peuples et se  réjouit des moindres pas vers la démocratisation.

Le neuf ? C’est rendre grâce avec Nicole qui retrouve la santé d’une façon miraculeuse. Merci à notre Créateur de nous avoir donné un coeur pour aimer, car c’est l’amour qui peut changer la face de notre monde. Tous ces articles nous rappellent que notre aujourd’hui se construit constamment par un regard positif, un regard de respect envers l’autre, un regard qui construit la paix. N’est-ce pas cela  faire un pas de plus ?

Bonne lecture !

L'équipe

Membres de l'équipe éditoriale 

Marie-Paule Sanfaçon, directrice et rédactrice en chef

Originaire de Québec, missionnaire en Haïti, Sr Marie-Paule a travaillé auprès  de la jeunesse haïtienne dans le réseau de la catéchèse secondaire et de la pastorale jeunesse.

Aujourd’hui, elle est directrice de la Presse Missionnaire M.I.C. et supérieure provinciale de la province canadienne M.I.C.

Carole Guévin, adjointe à la direction

Adjointe à la Presse Missionnaire MIC, Carole a été missionnaire au Liban et au Nicaragua.

Traductrice : Français à l’Anglais – MIC Mission News

Sr Claudette a été missionnaire au Malawi, Afrique. Elle a aussi travaillé dans les archidiocèses de San Francisco (Californie), Toronto (Ontario) et Vancouver (Colombie Britannique) comme coordonnatrice et promotrice des activités missionnaires archidiocésaines. Dans le contexte paroissial, elle a coordonné les programmes d’éducation chrétienne et a accompagné les jeunes dans leur cheminement de foi.

André Gadbois, membre de l'équipe éditoriale

Marié et père de deux enfants, André Gadbois, après plusieurs années en travail pastoral, a enseigné 20 ans auprès des enfants en grandes difficultés d'apprentissage et a été directeur d'école durant 10 ans. Très impliqué auprès des catéchumènes de l'Église de Montréal, il est le directeur de leur journal, le Sénevé.

Louisa Nicole, m.i.c., membre de l'équipe éditoriale

Sr Louisa a été missionnaire au Japon. Actuellement, elle est formatrice en chef des maîtres et des animateurs pour les programmes d’Autogestion de la Douleur et des Maladies chroniques chapeautés par le Centre de santé de l’Université McGill pour le secteur francophone. Sr Louisa fait aussi de l’accompagnement spirituel selon la pédagogie ignatienne, collabore au catéchuménat des adultes et accompagne les AsMIC de Granby.

Léonie Therrien, m.i.c., membre de l'équipe éditoriale

Occupation : Elle est membre de l’équipe de rédaction de la revue missionnaire Le Précurseur. Elle est responsable d’un groupe d’Associés (ASMIC).

Expériences : Éducatrice; animatrice de groupe de jeunes et d’Associés; animation missionnaire dans une équipe intercommunautaire.

 

Émilien Roscanu, membre de l'équipe éditoriale

Émilien Roscanu est étudiant en sciences humaines au CÉGEP. L’histoire et la politique le passionnent, tout comme les arts de la scène et l’art dramatique. Il est un jeune homme passionné, engagé dans la communauté, et il adore les débats d’idées.

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