Numéro avril-mai-juin

Sommaire

VIE SPIRITUELLE

Un pêcheur madelinot et son Capitaine – André Gadbois

 J’ai rencontré récemment un homme qui a gagné sa vie et celle de ses proches en étant pêcheur, un véritable métier de misère, écrit-il dans son livre Histoires d’astheure et d’en premier. Ce fier et heureux madelinot enraciné, Claude F. Bourgeois, a pratiqué ce métier jusque dans les années 60, tout comme son père l’avait fait avant lui dans les mêmes difficiles conditions.

Cet homme heureux semble n’avoir jamais douté ni perdu confiance, ni décroché, même si son bateau, le Marie-Annick, a coulé au large en sa présence durant une importante tempête. Il confie à Dieu : Comme
beaucoup d’humains sur la terre, j’ai cru que par ma volonté j’inventerais à ma manière les secrets de la liberté. Il a fallu que tu m’apprennes que Toi seul maitrises les flots. J’ai voulu être ton capitaine et faire de toi mon matelot.
Dans son livre, Claude Bourgeois écrit : Comme je ne sais jamais d’avance ce qui m’arrivera demain, en Toi, Dieu, je mets mon espérance; Toi, mon Capitaine (Dieu), tu connais tous mes besoins. Et si la tempête se déchaine et vient secouer mon bateau, reviens encore, mon Capitaine, apaiser le coeur de ton matelot.

CULTURES ET MISSION

Le Japon, un pays à découvrir – Ghislaine Parent, m.i.c.

 Le Japon, pays insulaire situé entre l’océan Pacifique et la mer du Japon, dénombre une population de 128 millions d’habitants tandis que Tokyo, sa capitale, en compte 13 millions. Pays fascinant, le Japon a une
histoire et une culture particulièrement riches. C’est une terre de contrastes aux couleurs variées où s’entremêlent l’Orient et l’Occident. Aujourd’hui, la population est vieillissante et les naissances insuffisantes. La politique migratoire est sévère malgré un besoin criant de main-d’oeuvre.


Le pays manque de bras dans beaucoup de domaines spécialement pour les soins aux personnes âgées et les jeunes enfants ou encore dans l’agriculture, le bâtiment, etc. Le gouvernement a récemment indiqué vouloir déposer un projet de loi qui autoriserait l’accueil de travailleurs étrangers. Les candidats devront néanmoins satisfaire à certaines exigences, comme celle d’avoir des aptitudes en langue japonaise leur permettant de ne pas rencontrer trop de difficultés dans la vie quotidienne. Ceux qui présenteraient de meilleures qualifications et un niveau élevé en langue nippone pourraient bénéficier d’un titre de séjour plus long et être autorisés à venir avec leur famille. (Cf. Le Parisien, France - 12 octobre 2018)

JEUNES

Classe à part – Suzanne Lachapelle

L’intégration des nouveaux élèves qui arrivent de l’étranger n’est pas chose facile. Le professeur doit jongler avec plusieurs niveaux dans la même classe et avec des enfants qui ne parlent pas la langue. La méconnaissance du français est un frein à l’intégration. On pourrait peut-être comparer le travail de l’enseignant à celui des institutrices des écoles de rang d’antan, mais en beaucoup plus complexe.

Les fantaisies de Dieu dans la vie de Délia

– Suzanne Labelle, m.i.c.

 À fréquenter un Dieu fantaisiste, les personnes qui le suivent de plus près peuvent sans doute en venir à se permettre, elles aussi, certaines fantaisies dans leur propre vie, dans leurs faits et gestes et dans leurs écrits. L’hagiographie peut nous en fournir de multiples exemples. Pensons, entre autres, à sainte Thérèse d’Avila qui s’opposait aux excès d’austérité de ses soeurs carmélites en leur disant avec humour : Nous sommes assez sottes par nature sans essayer de l’être par grâce !


C’est Dieu sans doute, Dieu Esprit-Saint, qui se plait à inspirer à ceux et celles qui l’écoutent de ces perles dont s’agrémentent ensuite leurs dires. Mère Délia peut nous en fournir bien des exemples. Pour elle, comme pour tout chrétien, la charité était primordiale. Aussi, voulant en souligner l’importance dans la vie communautaire, comme en toute vie d’ailleurs, elle y revenait très souvent dans ses lettres et entretiens. Et comme elle savait le faire délicatement !

DOSSIER : AVANCE AU LARGE

Des montagnes à la jungle (suite) – Audrey Charland

Cette expérience fut pour moi l’occasion d’entrevoir tous les efforts et les sacrifices que durent accomplir les missionnaires mais aussi, sous un autre angle, ce que doivent vivre les immigrants. Il faut beaucoup de résilience et d’ouverture pour s’adapter, s’enraciner dans un milieu inconnu. Il faut beaucoup de patience et d’amour pour apprivoiser les coutumes, les dialectes, les caprices du climat. Quoi qu’il en soit, j’imagine qu’on trouve toujours le moyen de grandir et d’enrichir un nouvel environnement de notre unicité. Maintenant, dans ma tête et dans mon coeur, je porte une parcelle de ce mystérieux Pérou.

L’étonnante grâce de Dieu – Cecilia Hong, m.i.c.

La Fontaine de l’Amour et de la Vie est une oeuvre d’évangélisation chinoise catholique multimédia fondée
en 2004 à Toronto par M. Paul Yeung, un homme dévoué, doté d’une grande vision. Avec les années, cette
entreprise s’est propagée à travers le monde et a fait des merveilles. Lors d’un séminaire, en Ontario, j’ai rencontré le diacre Paul Ma qui m’a raconté son incroyable conversion. Son histoire prouve que lorsque Dieu nous appelle, il n’abandonne jamais.

De soutien de famille à religieuse MIC

– Melanie B. Delfin, m.i.c.

Je suis l’ainée d’une famille de huit enfants : trois garçons et cinq filles. J’ai grandi sur une ferme, car mes parents étaient agriculteurs. J’ai fait mon cours primaire à l’école du village et j’ai poursuivi mes études au collège de l’Immaculée-Conception, à Roxas City, aux Philippines.

J’étais soutien de famille. Quand j’ai voulu entrer chez les MIC, je savais que ma décision aurait des conséquences pour mes frères et soeurs. En 1988, après mes études, j’ai décidé d’aller travailler à
l’étranger. Je suis donc partie au Bahreïn que j’ai dû quitter trois ans plus tard à cause de la Guerre du
Golfe. Je me suis donc retrouvée à travailler dans un centre commercial à Manille. Très rapidement, j’ai
su que je devais trouver un travail plus rémunérateur afin d’aider à payer les frais de scolarité de mes
soeurs. Je suis donc allée au Brunei, mais je n’y suis pas restée longtemps à cause des traitements injustes infligés aux travailleurs philippins.

Partir au large... pour avancer – Éric Desautels

 À mes yeux, partir au large à des moments importants de sa vie représente non seulement le désir de découvrir de nouveaux horizons ou l’envie de mieux connaitre et comprendre les contrées étrangères, mais aussi la recherche d’un sens à son existence. Il s’agit de surmonter ses conceptions parfois erronées sur les
autres peuples, de se libérer de ses préjugés ou de ses idées préconçues. La rencontre de l’Autre et la confrontation de deux points de vue sur le monde font certainement partie de ce qui nous fait avancer. Deux exemples tirés de mes voyages récents effectués à des moments charnières de ma vie me viennent
en tête et ce sont, de surcroit, des exemples en lien avec la religion.

À PROPOS DES MIC

Souvenirs d’Afrique – Doris Twyman, m.i.c.

Parfois, le soir, la nostalgie de l’Afrique me gagne et je me rappelle les majestueux clairs de lune, le son des tamtams et le ricanement des hyènes ou le caquètement désespéré des poules lorsqu’elles voient un serpent s’infiltrer dans le poulailler. Souvent, avant de me retirer dans ma chambre, je marchais près de la maison et je fredonnais : La paix du soir vient sur la terre. La paix du soir vient dans nos coeurs. En repassant le film de ma vie, je rends grâce à Dieu pour la richesse de ma vie missionnaire, mais les souvenirs restent vifs dans ma mémoire. Aujourd’hui, je travaille à la cause de Délia Tétreault. Un jour, je
l’espère, elle sera béatifiée pour la création de tous ces chemins qui nous ont conduites à nous ouvrir aux autres et à les accueillir dans leur originalité culturelle.

Un choix : AVANCER

Pour réduire la vitesse sur certaines routes, des carrefours giratoires sont érigés. Ils permettent aux usagers de choisir la direction désirée ou de faire demi-tour pour revenir au point de départ. Dans nos vies, ne devrions-nous pas avoir quelques-uns de ces carrefours pour faire le point, réfléchir sur le sens de notre route de vie... ai-je vraiment choisi le bon chemin ? Si oui, il ne faut pas hésiter, mais Avancer au large.

J’imagine sans peine que tous ces gens qui marchent pour trouver refuge dans des pays d’accueil ont dû réfléchir avant de tout laisser pour partir à l’aventure, sans aucune garantie de succès. Ils marchent dans la confiance de trouver un gite meilleur que celui qu’ils ont laissé derrière eux. Ils avancent au large sans savoir ce qui les attend. Plusieurs d’entre eux vivent certainement de grandes inquiétudes et s’interrogent : Ai-je fait le bon choix ? Vais-je le regretter ? Ils sont là pourtant, tout près du but, mais la dernière étape est la plus difficile, car c’est au risque de leur vie. Cependant, l’espoir d’une vie meilleure est le plus fort et ils sont prêts à vaincre tous les obstacles.

La vie nous met souvent au défi d’avancer. Mélanie, aux Philippines, s’est posé beaucoup de questions avant de choisir la meilleure option pour elle-même. Le diacre Paul Ma, malgré son hésitation à suivre l’appel du Seigneur, a avancé... Il arrive souvent dans notre propre vie que nous ayons à réfléchir avant de poursuivre la route choisie. Bien des obstacles peuvent ralentir la marche : maladie, perte d’emploi ou échec, le Seigneur est là pour nous aider à continuer, à avancer. Comme Pierre, la femme adultère et la petite fille de Jaïre, tous se croyaient au bout de leur chemin, mais non, le Seigneur leur a donné un coup de pouce pour continuer. Le pêcheur madelinot n’a-t-il pas raison de l’appeler son Capitaine ?

Avançons au large dans la confiance, n’ayons pas peur, nous ne sommes jamais seuls. Il est là et il marche avec nous.

 

L'équipe

Membres de l'équipe éditoriale 

Marie-Paule Sanfaçon, directrice et rédactrice en chef

Originaire de Québec, missionnaire en Haïti, Sr Marie-Paule a travaillé auprès  de la jeunesse haïtienne dans le réseau de la catéchèse secondaire et de la pastorale jeunesse.

Aujourd’hui, elle est directrice de la Presse Missionnaire M.I.C.

Traductrice : Français à l’Anglais – MIC Mission News

Sr Claudette a été missionnaire au Malawi, Afrique. Elle a aussi travaillé dans les archidiocèses de San Francisco (Californie), Toronto (Ontario) et Vancouver (Colombie Britannique) comme coordonnatrice et promotrice des activités missionnaires archidiocésaines. Dans le contexte paroissial, elle a coordonné les programmes d’éducation chrétienne et a accompagné les jeunes dans leur cheminement de foi.

André Gadbois, membre de l'équipe éditoriale

Marié et père de deux enfants, André Gadbois, après plusieurs années en travail pastoral, a enseigné 20 ans auprès des enfants en grandes difficultés d'apprentissage et a été directeur d'école durant 10 ans. Très impliqué auprès des catéchumènes de l'Église de Montréal, il est le directeur de leur journal, le Sénevé.

Audrey Charland, membre de l'équipe éditoriale

Âgée de 25 ans et bientôt diplômée d’une maîtrise en sciences des religions, l’auteure prête sa plume à un nouvel exercice de style : après le mémoire, l’article! Ayant étudié l’histoire de religieuses catholiques missionnaires en Inde, la voilà désormais agente de communication et de développement au sein de l’équipe de la Presse Missionnaire MIC. Ce poste lui permettra de mettre à l’épreuve ses connaissances et ses aptitudes et de relever maints défis.

 

Éric Désautel, membre de l'équipe éditoriale

Éric est candidat au programme de doctorat en sciences humaines

(Ph.D), au Centre d’études interdisciplinaires en société

et culture (CISSC) de l’Université Concordia.

 

Maurice Demers, membre de l'équipe éditoriale

Maurice Demers est professeur agrégé au département d’histoire,

Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke.

Il est jeune père de 3 enfants

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